Société
Retour31 mai 2023
Chloe Pronovost - cpronovost@medialo.ca
Gabrielle Demers reçoit une bourse de 1 500$

©Gracieuseté - Le Citoyen Val d'Or - Amos
Gabrielle Demers lors de la réception de la Bourse des Libraires.
Inspirée par son quotidien et ses peurs en tant que mère, Gabrielle Demers écrit un texte honnête qui lui vaut le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue 2023.
C’est dans le cadre de la 47e édition du Salon du livre en Abitibi-Témiscamingue qui s’est tenu à Rouyn-Noranda que Gabrielle Demers, conseillère pédagogique à l’UQAT, a été nommée lauréate pour son œuvre intitulée Finem Mundi (fin du monde). « Ils ont lu des extraits des textes gagnants et quand j’ai reconnu le mien, je n’ai pas pu m’empêcher de verser quelques larmes. J’étais très émue que les gens aient été touchés par mon texte », précise celle qui a baigné dans le monde de la littérature et des arts depuis sa tendre enfance.
Dans le passé, Gabrielle Demers a déjà agi à titre de jury pour ce concours, mais il s’agissait de la première fois qu’elle y déposait une œuvre. « Quand j’ai lu les contraintes pour pimenter la rédaction du texte, on devait y insérer la phrase Peu importe ce qui arrive, un jour ce sera derrière nous. Quand j’ai lu la phrase, ça m’a beaucoup touché parce que j’ai la chance d’être une maman de deux petites filles merveilleuses. Depuis que je suis maman, ma vision du monde a changé. On a de la difficulté à être aussi insouciants qu’on l’a déjà été parce que maintenant on agit pour d’autres personnes qui sont dépendantes de nous. Autour de moi, j’ai des amis qui ont de la difficulté à concevoir des enfants et j’ai même une amie qui a perdu deux de ses trois enfants en raison de maladies génétiques rares et incurables. Quand j’ai lu cette phrase-là, ça a résonné en moi et j’ai eu l’impression d’accompagner toutes ces mères autour de moi, mais également partout dans le monde. Avec la phrase Peu importe ce qui arrive, un jour ce sera derrière nous, j’ai à la fois ressenti la douleur, mais j’ai aussi voulu me rattacher à l’espèce d’espoir qu’il y a dans cette phrase-là. Dans le sens où, en ce moment, nous les femmes de partout dans le monde, on mange de la bouette, mais un jour, ça va être correct. On n’a pas le choix, un jour ça va aller mieux, car je pense que ça ne peut pas être pire. »
La démarche artistique de Gabrielle questionne principalement les enjeux entourant la place des femmes dans la société contemporaine, et ce, autant dans sa pratique en arts visuels que dans l’écriture. Son œuvre de fiction Finem Mundi, expression latine signifiant fin du monde, est un texte très imagé inspiré par son parcours en poésie. Il s’agit d’un beau mélange des styles qui peut se rapprocher, selon l’autrice, du journalisme, alors que le personnage principal s’adresse à son enfant. « Le personnage, qui est une mère, réfléchit sur ce que l’on peut faire. Comment on peut s’armer contre ce monde-là ? »
Le jury de ce concours, composé de Valérie Côté, Frédérik Fournier et Frédérique Godefroid, a été unanime au sujet du texte de Gabrielle. Les membres ont été séduits par la grande maîtrise de son écriture « fine et poétique qui fait naître des images à la fois cinématographiques et touchantes. » Cette victoire a valu à la Rouynorandienne une bourse d’un montant de 1 500$, financée par sept librairies, dont la Librairie-Bar Livresse. « Ça représente une belle tape dans le dos. Ça signifie que ça vaut la peine de prendre une pause de la routine métro-boulot-dodo pour écrire. » Pour la suite, l’autrice aspire à lancer des projets plus grands en écriture, comme la parution d’un premier recueil.
Rappelons que par la même occasion, le jury a attribué le prix Coup de cœur à Pascale Langlois pour son texte Peu importe. Cette mention rapporte à la Valdorienne une bourse de 500$. C’est son écriture originale et inventive avec une touche d’humour et de tendresse qui lui a valu la mention Télé-Québec selon les membres du jury.
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